Beethova Obas, un riche héritage musical De tous les grands retours sur la scène musicale, le nôtre fut sans conteste le concert donné par notre « Beethov national » le 22 janvier, à la Salle Aimé Césaire de l’Atrium Tropiques, en Martinique

Ce concert, qui mettait en vedette le chanteur invité et artiste de renommée mondiale Ralph Thamar, était une façon parfaite de démarrer la nouvelle année avec style et chaleur.

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Beethova Obas s'est fait connaître pour la première fois en 1988 au concours d'American Airlines avec son chef-d'œuvre « Lage-L », composition qui lui a valu le grand prix de la meilleure chanson. Il a également écrit « Pale kreyòl », interprétée par Emmeline Michel et pour laquelle elle a terminé à la 2e place.

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Son premier album, « Le chant de liberté », sort deux ans plus tard, en 1990. Il participe également à l’enregistrement de l’album « Matebis » de Malavoi, célèbre groupe martiniquais dirigé par Paulo Rosine. Le titre « Le chant de liberté » est un véritable hymne, un hymne à l’espoir et au courage pour faire changer les choses dans la nouvelle Haïti dont nous rêvons tous. Ici, les rythmes des troubadours urbains et des maskarons – comme ceux des fanfares du carnaval de Port-au-Prince – jouent un rôle important dans les mélodies. Ce n’est pas un hasard si la musique de Beethova Obas s’inscrit dans la même lignée rythmique que celle de Koral konbit Kalfou.

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En 1993, Beethova Obas sort « Si ». Cet album, dont les paroles sont signées du poète et parolier Jean Winer Pascal, est un hommage à l'artiste militant et subversif, à l'image de son mentor Manno Charlemagne. L'album est très bien reçu et diffusé dans tout le pays, marqué à l'époque par un coup d'État sanglant mené par les militaires contre le président Jean-Bertrand Aristide. Les radios de la capitale diffusent son disque en boucle. Le titre « Nou pa moun » fait même appel à des musiciens invités du groupe Malavoi. Les auditeurs reconnaissent facilement les mélodies caractéristiques de leurs violons.

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Son album « Pa prese » sort trois ans plus tard et met en vedette le pianiste virtuose martiniquais Mario Canonge. Cet album est riche en palettes rythmiques et présente une diversité musicale époustouflante, où la bossa nova, le jazz latin, le jazz-biguine et le troubadour s'entremêlent dans une tapisserie sonore unique et magnifique. L'album rend également hommage à Ti Paris, sans doute le plus grand et le plus célèbre troubadour d'Haïti, avec une reprise de sa chanson emblématique « Lina ». Cette interprétation révèle un mélange mélodique et rythmique de musique de troubadour et de compas.

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En 1999, Beethova Obas publie « Planèt la », titre éponyme d’une de ses pièces sur l’environnement, thème cher au chanteur-compositeur-guitariste et poète.

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En 2003, Beethova Obas sort « Kè m poze », un hommage à la grande actrice et chanteuse Toto Bissainthe, dans lequel il reprend la célèbre chanson « Dèy ». Avec cet album, Obas met en avant son style unique de fusion, son véritable mélange musical, qu’il baptise CubHaBra (Cuba-Haïti-Brésil). L’artiste le décrit comme une « fusion de trois rythmes qui donnent naissance à un tout nouveau style musical ». Dans cet opus, Obas réinterprète, en créole, un standard de bossa nova, qu’il rebaptise « Ret tande », où il enchante l’auditeur en proposant un dialogue vocal-musical avec la chanteuse et choriste Sonia Bérose.

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Au cours d’une brillante et fructueuse carrière musicale de 35 ans, Beethova Obas a accumulé un répertoire riche et varié de mélodies, de rythmes et de styles : du jazz classique au jazz latin, en passant par la biguine, la bossa nova, la musique de troubadour ou de compas, il ne fait aucun doute que la variété et la polyvalence sont au cœur de sa musique. Nulle part cela n’est plus évident que dans « The Very Best Of », un disque sorti en 2018, retraçant ses 30 années d’écriture de chansons. Ce petit bijou d’album vous emmène dans un voyage musical sans précédent. L’album a été suivi par la sortie de « Futur » en 2020 et de « Bon bagay », son dernier album.

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